Seigneur Jésus, apprenez-nous
à être généreux
à vous servir comme vous le méritez
à donner sans compter
à combattre sans souci des blessures
à travailler sans chercher le repos
à nous dépenser sans attendre d'autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre sainte volonté.

Une petite fille de 10 ans, à côté de laquelle je suis assis en tailleur par terre : 

- Mais toi, tu es prêtre ?
- Non, je suis diacre, et je serai prêtre dans 6 mois !*
- C'est pas vrai !
- ... ? Pourquoi ?
- Ben un prêtre, normalement, c'est vieux !

Malheureusement, elle n'a pas tout à fait tort !

* Non, je ne suis pas présomptueux ; c'est juste que je n'explique pas forcément à une fillette de son âge que, si Dieu le veut et que Monseigneur le discerne comme tel, je serai ordonné prêtre en juin prochain...

Plus que des vœux (pieux ou pas), c'est une bénédiction que je veux vous offrir aujourd'hui.

"Je ne suis important pour personne !
- Si, tu es important pour au moins une personne.
- Ah oui ? Et pour qui donc ?
- Tu es important pour moi."

Une fois n'est pas d'couture, un peu d'auto-célébration !

Il y a des jours comme ça.
Il fait froid.
Il fait gris.
C'est moche.
On a le moral à Z.
Deux obsèques à la paroisse. On ira aux secondes, pour faire chanter à la messe qui les accompagnera. Chouette.
C'est les vacances. Autrement dit, il ne se passe rien à la paroisse. J'en connais d'autres qui taffent comme des dingues. Moi pas.
Prier est un calvaire, dans le mauvais sens du terme (parce que le bon, ce serait de réussir à, ou plutôt de se laisser mettre dans la disposition de s'unir au Calvaire).

Alors, pour prendre un peu le contrepied de tout ça, on se met le casque sur les oreilles, on met le son à fond et on rapproche de quelques mois le temps des sonotones... Alegria ! Cette musique du Cirque du Soleil que j'ai découverte un jour qu'un couple voulait la passer pendant un baptême. Les paroles ne sont pas forcément extraordinaires (mais depuis quand on fait cas des paroles, surtout quand elles ne sont pas en français ?), mais... je ne sais pas... elles me donnent une patate du tonnerre !
Et c'est juste pour que le titre démente le début du billet... Après cette chanson en boucle trois fois à donf' dans les oreilles, je n'entends plus rien, mais j'ai la patate ! Je vais pouvoir aller faire de la purée

Hier, alors que le parking de ma paroisse grouillait de scouts, petits et grands, en partance pour un week-end de groupe (plus d'une centaine, tout de même, toutes unités confondues !), un petit de quatre ou cinq ans me lance :

- Hé ! Je te reconnais, toi !
- Ah oui ?, réponds-je, enchanté : Tu m'as vu où ?
- Dans l'église, là. Tu étais déguisé !
- Ah bon ? En quoi donc étais-je déguisé ?
- En Dieu.

Moi, je fonds. De joie

« Je ne suis pas venue dans l'Église catholique pour chercher une religion, ni une morale et encore moins des maîtres à penser. La seule et unique chose que je cherche parmi les chrétiens, c'est la folie de Jésus-Christ dans la croix, c'est la folie de Dieu dans la Résurrection de son Fils. Je suis devenue "folle". Eh oui !... »

Je crois qu'on peut difficilement exprimer de manière plus claire ce que je cherche, ce que j'ai trouvé dans la foi qui m'a été transmise, non par des "maîtres à penser", mais par des témoins.
Mon Dieu, donne-moi cette grâce de ta folie, d'être toujours plus dépossédé, chaque jour, de ma sagesse à la con pour plonger au cœur de ta folie !

(Claire Ly, Revenue de l'enfer - Quatre ans dans les khmers rouges, Les éditions de l'Atelier, Paris, 2002, p.171)