Lectures du jour :

Première lecture : Is 6,1-8 ;
Psaume 137,1-5.7-8 ;
Deuxième lecture : 1 Co 15,1-11 ; 
Évangile : Lc 5,1-11.

Aujourd'hui, bien que la messe que j'ai présidée ait été l'occasion pour dix enfants de communier pour la première fois, je n'ai pas eu le temps d'écrire mon homélie (faut dire que, vous allez voir, c'était quand même hyper simple à retenir !).
Je vous en donne donc juste le plan, à vous de combler pour que ça fasse dix minutes ;)

Homélie :

Dans le psaume que nous avons écouté tout à l'heure : "Ta droite me rend vainqueur. / Le Seigneur fait tout pour moi !"
Qu'est-ce à dire ? Qu'il suffirait de se tourner les pouces bien tranquillement en attendant que le Seigneur fasse tout à notre place ?
Voyons trois exemples que nous donnent les trois autres lectures d'aujourd'hui, où on voit le Seigneur agir envers des personnes, et l'état de ces personnes avant et après.

1. Isaïe. Le Seigneur lui apparaît. Réaction : il meurt de peur ! "Malheur à moi ! Je vais mourir !"
Avant, tout seul : incapable de faire quoi que ce soit par lui-même.
Action de la part du Seigneur, qui envoie son ange lui purifier les lèvres.
Après, avec la grâce de Dieu : "Qui enverrai-je ? - Moi ! Je serai ton messager, envoie-moi !"
Changement impressionnant ! Coopération à l'action du Seigneur.

2. Paul.
Avant, tout seul : "je ne suis pas digne d'être appelé Apôtre, puisque j'ai persécuté l'Église de Dieu".
Action de la part du Seigneur : chemin de Damas. "Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu".
Après, avec la grâce de Dieu : évangélisation de tout le monde connu. "Et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile."
Oh, il lui reste bien des restes : "Je me suis donné de la peine plus que tous les autres", dit-il, mais il se reprend aussitôt : "à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi."
Là encore, changement impressionnant ! Coopération à l'action du Seigneur.

3. Pierre et ses compagnons.
Avant, tout seul : "nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre".
Action de la part du Seigneur : "Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson".
Après, avec la grâce de Dieu : "sur ton ordre, je vais jeter les filets". Tellement de poisson que les filets se déchirent.
Et à nouveau.
Avant, tout seul : "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur !"
Action de la part du Seigneur : "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras".
Après, avec la grâce de Dieu : "ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent". Évangélisation du monde entier, Église vivante 2000 ans après.
Changement impressionnant ! Coopération à l'action du Seigneur.

Et alors, qu'est-ce que cela veut dire pour nous aujourd'hui ? Deux exemples actuels à la messe.

1. Le prêtre.
Avant, tout seul : incapable de faire quoi que ce soit, et notamment incapable de changer un morceau de pain en quoi que ce soit d'autre !
Action de la part du Seigneur : choix, ordination, envoi en mission.
Après, avec la grâce de Dieu : miracle de l'Eucharistie, changement du pain dans le Corps du Seigneur, changement du vin dans le Sang du Seigneur.
Impressionnant, non ? Coopération à l'action du Seigneur.

2. Celui qui vient communier.
Lui non plus ne mérite rien, lui non plus ne peut rien faire tout seul.
Il ne peut que recevoir le Corps du Christ, soit dans ses mains bien ouvertes comme un trône pour le recevoir, soit directement sur la langue, en ouvrant simplement la bouche, et non pas en montant à l'autel pour venir prendre le Corps du Christ dans le ciboire. Le geste même de celui qui s'approche pour communier signifie cette coopération entre Dieu qui se donne et nous qui le recevons.
Et une fois qu'il a communié, le Seigneur entre par cette porte ouverte de son cœur pour venir demeurer chez lui et y faire des merveilles, notamment le faire entrer plus profondément en communion dans l’Église.
Là encore, coopération à l'action du Seigneur.

La seule chose que nous ayons à faire, c'est de nous laisser faire par le Seigneur, de répondre à son action, bref, de coopérer avec lui, de travailler avec lui. Mais il faut que nous le fassions, sinon il ne se passera rien de plus.

Alors, pour conclure, une demande aux parents : vos enfants communient pour la première fois aujourd'hui, mais, par pitié, que ce ne soit pas la dernière fois ! Ou bien que je n'entende pas de la part de confirmands, dans quelques années, qu'ils font leur "deuxième communion" !! Non !
Amenez-les, chaque dimanche, pour qu'ils fassent dimanche prochain leur deuxième communion, puis leur troisième, puis leur dixième, puis leur centième, dimanche après dimanche ! Et venez vous aussi !
Et je reprends les versets du psaume par lesquels j'ai commencé :
"Ta droite me rend vainqueur. / Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
que, moi, je n'arrête pas l'œuvre de tes mains" par mon manque de disponibilité envers toi...
Venez chaque dimanche à la messe, pour pouvoir dire, comme saint Paul : "ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile".