Lectures du jour : (descendre à la "messe du jour")

Première lecture : Ac 2,1-11 ;
Psaume 103,1.24.29-31.34 ;
Deuxième lecture : Ga 5,16-25 ;
Évangile : Jn 15,26-27;16,12-15.

Jour de Pentecôte, alléluia ! j'écris mon homélie ! :)

Homélie :

La plupart d'entre vous se rappellent l'épisode de Babel (pour les autres, lisez-le ici, c'est très court ;) ). Que se passe-t-il en ce jour très lointain, quelque part entre Noé et Abraham ?
Les hommes, rassemblés en un seul peuple, s'établissent dans une verte plaine et décident de construire une grande ville et, surtout, une tour qui montera jusqu'au ciel, jusqu'à Dieu, plus haut que Dieu. Mais le Seigneur descend et les disperse sur toute la face de la terre en donnant à chaque peuple sa propre langue... et les hommes abandonnent leur tour.
Pourquoi vous parlé-je de Babel aujourd'hui, jour de Pentecôte ? Quel rapport ?
Eh bien, Jérusalem au jour de la Pentecôte, c'est l'anti-Babel : Dieu affaiblissait les hommes en les divisant ? il leur donne la force de son Esprit Saint et les réunit dans son Église ! Dieu désorientait les hommes qui se dispersait à travers toute la terre ? il leur donne l'Esprit Saint pour guide ! Et permettez-moi de garder mon troisième point pour la fin... ;)

Au jour où Jésus monte à la droite du Père, il promettait à ses apôtres : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem et jusqu'aux extrémités de la terre. » En ce jour de Pentecôte, il accomplit sa promesse : le Saint-Esprit descend sur les apôtres et sur ceux qui sont dans la maison et leur donne sa force.
Au jour de Babel, Dieu dispersait les hommes, au jour de la Pentecôte, Dieu les rassemble, les unit dans son Église. Et, dans le même mouvement, cette force les pousse à sortir de leur retraite pour proclamer les merveilles de Dieu au monde entier ! Vous avez entendu comme moi cette impressionnante énumération de la première lecture : « Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Cappadoce, de Pamphylie, d'Angleterre, Espagnols, Péruviens, Chinois, habitants du Zimbabwé et du Texas, de toutes les nations de la terre, tous ils les entendent proclamer dans leur langue les merveilles de Dieu ».
Depuis ce jour-là, les apôtres et leurs successeurs ont parcouru la Terre dans tous les sens, et continuent à le faire aujourd'hui, pour annoncer l’Évangile de Jésus-Christ à tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Et vous aussi, j'espère, qui avez reçu le Saint-Esprit à votre baptême et à votre confirmation (ou qui allez être confirmés !), vous l'annoncez par votre attitude, par vos actes, par vos paroles parfois, courageusement, dans vos écoles, vos collèges et lycées, dans votre travail, dans votre famille, partout !
Demandez au Bon Dieu cette force de l'Esprit Saint qui nous rassemble dans son Église et nous envoie proclamer les merveilles de Dieu !

Mais à quoi sert la force si on ne sait pas quoi en faire ? Une force, c'est bien, mais si on ne sait pas où l'appliquer, ça ne sert à rien !
Regardez, à Babel : les hommes étaient forts, ils auraient pu faire de grandes choses... et ils ont voulu dépasser Dieu, construire une belle et grande ville, une haute tour, non seulement sans lui, mais même contre lui ! Entre ces élections présidentielles et législatives, ne croyez-vous pas qu'il y a un curieux écho entre l'antique Babel et notre moderne société ? N'entendons-nous pas partout qu'il nous faut construire une société aux lendemains qui chantent, au moins en cantonnant Dieu à la "sphère privée", à défaut de carrément l'éliminer, purement et simplement ? L'histoire nous enseigne les résultats de telles sociétés...
Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle cette expérience que nous faisons tous : ce combat entre les tendances de "la chair" et celles de l'esprit. Seuls, nous avons tellement de mal à choisir ce qui est réellement bon pour nous ! L’Esprit Saint est vraiment ce guide qui nous est donné pour nous montrer le chemin du bien, le chemin du vrai désir, du grand et du beau, le chemin de la vie vraiment heureuse, loin des illusions de "la chair" qui nous promet monts et merveilles et nous laisse souvent blessés, abîmés, brisés parfois, au bord du chemin qui mène à des lendemains qui chantent, mais toujours au futur. Le Saint-Esprit nous guide par les chemins de la vie heureuse dès aujourd'hui... oh ! pas facile, pas rose bonbon et peinarde, mais vraiment heureuse quand nous nous laissons guider par lui !

L'Esprit Saint, force et guide, je ne vous ai pas appris grand-chose de nouveau... mais je voudrais vous confier quelque chose qui me tient à cœur, vraiment à cœur.
On me demande souvent : "Mon Père, le Saint-Esprit, c'est quoi ?" Je suis toujours un peu malheureux quand j'entends cette question ; j'aimerais tellement entendre, plutôt : "L'Esprit Saint, c'est qui ?" Car l'Esprit Saint, ce grande inconnu, n'est pas quelque chose, c'est quelqu'un ! Il est une Personne divine, il est Dieu lui-même, troisième Personne de la Bienheureuse Trinité Sainte ! Ce qui fait que nous pouvons lui parler, nous adresser à lui, le prier, lui demander ce dont nous avons besoin !
Et j'aimerais tellement que vous découvriez, aujourd'hui, en ce jour de Pentecôte, pendant cette Eucharistie, la puissance de celui que la si belle séquence de Pentecôte appelle le "Père des pauvres", le "Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur" ! Celui que Jésus lui-même appelle le "Défenseur" !
Il doit vous arriver, parfois, malheureusement, d'avoir le moral dans les chaussettes. D'être triste sans trop savoir pourquoi, ou bien d'être triste en sachant trop bien pourquoi. D'être malheureux. Qui, ces jours-là, allez-vous voir ? À qui vous adressez-vous dans ces moments difficiles ? Personnellement, je cherche un ami, quelqu'un qui sera là pour moi, juste pour moi, pour me consoler, pour m'écouter, pour être là, tout simplement, pleurer avec moi peut-être, et me consoler...
Chers amis, chers frères et sœurs en Christ ! J'aimerais tellement que le Saint-Esprit devienne pour vous cet ami, ce consolateur, ce libérateur, ce médecin de votre âme, à qui vous vous adressiez les jours de blues, les jours de tristesse, les jours de défaites ! Non pas seulement une force lointaine, un guide distant, mais un ami, un consolateur au cœur même de votre cœur... Chers amis, demandez-lui, maintenant, d'être votre ami, votre consolateur ! Ouvrez-lui votre cœur, maintenant, vous ne serez pas déçus !
Et je finirai en vous rappelant que le lieu par excellence où le Saint-Esprit est le consolateur, le médecin, le libérateur, c'est le sacrement de la Miséricorde de Dieu. Le nombre de fois où je vois un pénitent arriver le cœur en berne, les pieds de plomb, les yeux battus, oser se mettre à genoux devant un pauvre prêtre, sachant très bien que c'est devant Jésus qu'il se met à genoux, tout lui dire, tout ! Non pas "je suis nul, je suis une merde" ! Non ! Non ! Mais plutôt : "Seigneur, j'ai fait ceci, j'ai fait cela, et purée ! J'ai si mal ! Je suis si triste ! Viens me guérir ! Viens me consoler ! Viens me relever !" Et Jésus envoie son Esprit Saint dans le cœur de cette personne, et il agit, immédiatement, avant même que j'aie pu donner l'absolution, il agit, il console, il guérit, il libère, il relève ! Et je vois mon pénitent pardonné se relever, le cœur en fête, les pieds légers, les yeux brillants ! Je le vois, mes chers amis, je le vois, j'en suis témoin ! Venez, venez nombreux à cette fête de la consolation qu'est ce beau sacrement ! Osez venir confier votre cœur au Saint-Esprit, à votre ami consolateur ! Je vous le promets, vous ne serez pas déçus !

Chers frères et sœurs, prions de tout notre cœur, en ce jour de Pentecôte et les jours qui suivront, prions le Seigneur Jésus de nous envoyer son Esprit, son Esprit de force, ce guide sur le chemin de la vie vraiment heureuse, cet ami, ce consolateur !
Prions-le ! Viens, Esprit Saint, en nos coeurs, viens, Consolateur souverain, viens, hôte très doux de nos âmes, viens, adoucissante fraîcheur...