Lectures du jour :

(Aller aux lectures de la nuit de Noël !)

Première lecture : Is 9,1-6 ;
Psaume 95,1-3.11-13 ;
Deuxième lecture : Tt 2,11-14 ;
Évangile : Lc 2,1-14.

Noël !

Homélie :

Quelle belle nuit… Quel bonheur de vous accueillir, vous tous, si nombreux, en cette nuit si particulière, cette nuit où tant d’entre nous, à travers le monde entier, quittent leur maison pour se rendre à l’église, peut-être parfois pour la seule fois de l’année. Quelle joie de voir chacun de vos visages, quelle joie de sentir chacun de vos cœurs, ce soir, ouverts, disponibles…
Mais pour quelle raison sommes-nous venus ce soir ? Qu’est-ce qui a bien pu nous sortir de chez nous, cette nuit ? Quelle invitation avons-nous reçue pour que, cette nuit et pas une autre, nous venions nous rassembler, si serrés, dans cette église devenue trop petite ?
Ce soir, nous sommes venus recevoir des cadeaux. Je ne sais pas si, chez vous, il y a des cadeaux qui attendent au pied du sapin, à côté de la crèche… mais, si nous sommes venus ce soir si nombreux, c’est parce que quelqu’un veut nous offrir trois cadeaux. Et je vous invite, ce soir, à les ouvrir avec moi.

Le premier cadeau, c’est un tout petit enfant, né il y a deux mille ans. Sans lui, nous ne serions pas là ce soir. Le premier cadeau, c’est l’enfant Jésus.
Ce soir, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et c’est le plus beau cadeau du monde, de tous les temps, de toute l’histoire de l’humanité, parce que, ce petit enfant, c’est le Bon Dieu. Oui, nous le croyons, le fils de Marie, c’est le Fils de Dieu qui se donne à nous en se faisant petit, tout petit tout nu dans la crèche.
Voilà le plus beau cadeau de ce soir, le plus beau cadeau de tous les temps. Mais voilà déjà deux mille ans qu’il nous est donné, et nous pourrions croire que c’est il y a très longtemps… Alors, au nom de ce petit enfant, je vous invite à découvrir deux autres cadeaux qui vous sont faits ce soir.

Le deuxième cadeau donc, après l’enfant Jésus, c’est nous-même. C’est de redécouvrir l’enfant que nous sommes, tous. Tous, ici, nous sommes les enfants de quelqu’un. Tous, ici, sans exception, nous sommes nés d’une femme. Tous, ici, sans exception, nous avons été ce petit enfant sans défense, tout nu, livré totalement aux soins de ceux à qui nous avons été confiés.
Plus encore. Tous, ici, sans exception, nous avons été voulus par le Bon Dieu. Tous, ici, sans exception, nous avons été aimés par le Bon Dieu depuis avant la création du monde. Tous, ici, sans exception, nous avons été désirés de toute éternité par le Père des Cieux, et tous, ici, sans exception, nous avons été choisis pour être son fils, sa fille, par le baptême. Tous, ici, sans exception, vous êtes aimés par Dieu comme si vous étiez son fils unique, sa fille unique.
En venant adorer ce petit enfant de la crèche, nous redécouvrons la valeur infinie que nous avons, chacun, dans le cœur de Dieu. En venant chanter, avec les anges, la gloire de Dieu autour de ce petit bébé, nous redécouvrons la joie des anges du Ciel pour notre propre naissance ! Quand vous êtes nés, toi, toi et toi, au Ciel, les anges ont chanté la gloire de Dieu : « Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux ! Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ! »
Le Fils de Dieu, en se présentant à nous comme un tout petit tout nu dans les bras de Marie, commence son œuvre de salut pour nous. Le « salut », c’est quoi ? Le salut, c’est le Fils de Dieu qui se fait tout petit enfant pour nous murmurer au cœur, ce soir : « Tu es faible, tu te sens impuissant ? Moi, ce soir, je viens découvrir ce que c’est qu’être faible et impuissant ; désormais, tu n’es plus seul : j’ai vécu ce que tu vis ». Le salut, c’est le Père des Cieux qui nous dit : « Ce soir, je te prends au creux de mes bras, je t’embrasse, je te console, je te donne la tendresse, la chaleur, la nourriture, l’amour dont tu as tant besoin : je suis ton Père, je ne t’ai pas abandonné ! »
Sommes-nous prêts à nous recevoir nous-même, comme ce beau cadeau de l’amour de Dieu ? Oh, je vous le souhaite, à chacun !

Et le troisième cadeau, c’est mon prochain. C’est de découvrir dans la personne de mon prochain cet enfant. C’est de découvrir, chez mon époux, chez mon épouse, chez mon fils, chez ma fille, chez mon père, chez ma mère, chez ce collaborateur au travail, chez ce copain dans la cour de l’école, cet enfant tout fragile, tout petit, tout nu, qui y demeure toujours, même chez celui qui se croit le plus fort et qui a oublié qui il était. Découvrir que, cet enfant, il me faut être doux avec lui, faire attention à lui : de même que, quand je prends un tout petit bébé dans mes bras, je fais attention à lui soutenir la tête, je fais attention à ne pas le secouer, parce que ça pourrait le blesser, lui faire mal, le tuer même… redécouvrir chez lui, chez elle, ce tout petit enfant si fragile, si vulnérable, et en prendre soin. Et le recevoir comme le plus beau cadeau qui m’a jamais été donné.

Ce soir de Noël, cette journée de Noël, demain, que vous ayez des cadeaux en pagaille sous le sapin ou que vous n’en ayez pas du tout, je vous souhaite de découvrir ces trois cadeaux extraordinaires que le Bon Dieu vous donne : l’enfant Jésus, dans les bras de Marie, entouré de Joseph, des anges et des bergers ; vous-même, dans les bras du Bon Dieu, entouré de Marie, de Joseph, des anges et de tous les saints ; et votre voisin, votre mari ou votre épouse, vos parents ou vos enfants, que vous pouvez peut-être serrer dans vos bras, entourer de votre sourire et de votre affection… Ces trois cadeaux, prenez-en bien soin.

Je vous souhaite, à tous, à chacun, un saint et un joyeux Noël.