Lectures du jour :

Première lecture : Ac 2,14a.36-41 ;
Psaume 22,1-6 ;
Deuxième lecture : 1 P 2,20b-25 ;
Évangile : Jn 10,1-10.

Homélie :

« We’re on a mission from God! » Nous sommes en mission pour le Seigneur !
La plupart d’entre nous auront reconnu une citation célèbre du film « The Blues Brothers »… mais il ne s’agit pas pour nous aujourd’hui de remonter un groupe de musique. Il s’agit pour nous, aujourd’hui, de recevoir notre mission du Seigneur. Et quelle est-elle, cette mission ?
« Je suis la porte des brebis », nous dit Jésus ce matin. Et je suis profondément désolé que notre lecture s’arrête juste avant cette autre phrase de Jésus : « je suis le bon pasteur, le vrai berger ».
Portes, bergers, comme Jésus, à la suite de Jésus, telle est notre mission reçue du Seigneur !

Jésus est la porte des brebis. Il est la porte qui à la fois sépare et crée un passage entre l’intérieur et l’extérieur de la bergerie. Mais quelle est-elle donc, cette bergerie ?
Je crois qu’elle représente deux choses, et, quand on se penche sur le texte, il faut tenir ces deux choses.
1. Jésus dit ceci : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ». De ce point de vue-là, je crois ne pas me tromper en disant que, cette bergerie, c’est l’Église, cette Église hors de laquelle il n’y a pas de salut. Le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, répondait à un journaliste qui lui posait cette question : « Combien y a-t-il de chemins pour aller vers Dieu ? » Le cardinal de répondre : « Autant qu’il y a d’hommes… mais tous passent par le Christ ! » Réponse infiniment sage qui nous empêche de juger trop vite de qui est sauvé et de qui ne l’est pas, de qui est dans l’Église et de qui n’y est pas. Cela appartient seulement à la porte par laquelle tous doivent passer, et les chemins qui y mènent appartiennent à Dieu seul. Mais tous, assurément tous, passent par la porte qui est Jésus.
2. Mais Jésus dit aussi qu’il faut en sortir, et que seul le vrai berger peut en faire sortir les brebis pour les mener paître. De ce point de vue-là, il me semble que la bergerie, c’est notre vie terrestre. Et qui veut la quitter ? Pourtant, quoi que nous fassions, il nous faudra bien la quitter, tôt ou tard… le problème, c’est que dehors, nous ne savons pas vraiment ce qui nous attend ! Qui nous mènera ?

Et Jésus ajoute, reprenant l’image célèbre du psaume 22 : « je suis le bon pasteur, le vrai berger ». Peu importe ce qu’il y a dehors, peu importe ce qu’il y a au-delà de la mort ! « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien, sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure… »
Dehors, il y a des prés d’herbe fraîche, super ! et il y a les ravins de la mort. Gloups ! Qui me guidera ? C’est le Seigneur : finalement, peu importe où je suis, peu importe où je dois passer, si je suis avec Jésus, je ne crains aucun mal.
Il est mort sur la croix pour me sauver, comme le rappelle saint Pierre, il est vivant pour l’éternité et il m’embarque avec lui si je le veux bien ! Il m’accompagne absolument partout si je reste avec lui. Quelle bonne nouvelle ! De quel grand amour nous sommes aimés, pour que, dans la vie et dans la mort, dans la joie et dans la souffrance, le Seigneur soit avec nous et nous guide !

OK, Jésus est la porte et le berger. Mais notre mission ? Quelle est-elle ?
Eh bien, puisque nous sommes ses disciples et que nous devons continuer sa mission à lui sur la terre, il s’agit de trouver parmi nous des portes, et des bergers !
Des portes, nous pouvons tous l’être. Non pas LA porte, mais des portes, des portes ouvertes sur la vie éternelle dont nous vivons déjà par notre baptême et notre confirmation, des portes ouvertes à travers lesquelles ceux qui sont encore dehors, ou ceux qui ne sont pas encore totalement dans la bergerie, pourront voir resplendir la lumière et l’amour du Bon Dieu pour eux, et auront envie de franchir LA porte qu’est le Christ, mort et ressuscité pour eux. Nous devons tous être des portes, et des portes ouvertes au Christ, pour qu’il entre et sorte par nous, et pour que nos frères qui ne le connaissent pas puissent le découvrir et l’aimer.
Des bergers, certains parmi nous sont particulièrement appelés à le devenir, à la suite du seul bon pasteur, du seul vrai berger. Ce sont les évêques et les prêtres. Aujourd’hui, nous sommes appelés à prier le Seigneur pour qu’il nous donne des prêtres, et pour que ceux qu’il appelle entendent sa voix et y répondent !

« We’re on a mission from God! » Notre mission, mes amis, c’est d’être des portes ouvertes sur la vie de Dieu pour nos frères ! Notre mission, mes amis, c’est de prier le Seigneur de nous donner des bergers à l’image du vrai berger, qui donnent leur vie avec joie pour les brebis du Bon Dieu.
Alors prions !!!!