Comment leur dire ?
Par P. Vianney le dimanche 17 avril 2011, 20:14 - Parlez-moi d'amour ! - Lien permanent
"Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même", disait une petite jeune femme, il y a un siècle, et elle savait de quoi elle parlait.
Tout donner. Se donner soi-même. Comment leur dire ?
Un article décousu, pas abouti... réécrit cinquante fois depuis 5 ans, effacé quarante-neuf fois parce que je ne le trouvais pas fini. Tant pis. Cette fois-ci, je le publie, en l'état. Je crois ne jamais pouvoir le finir ; le sujet est renouvelé chaque jour, et comment construire un texte parlant de déconstruction ?
Je le dis tout de go : nul n'est obligé d'aimer la chanson que je vous propose ci-dessous. Si, d'aventure, cette musique vous insupporte au plus haut point, c'est votre droit ; vous pourrez toujours en retrouver les paroles n'importe où sur Internet.
De toute manière, je n'ai pas l'intention d'écrire au sujet de l'art (ou pas), c'est juste une introduction. Simplement, vous allez voir, ce n'est pas pour le plaisir d'avoir un lecteur Youtube intégré à mon billet que j'ai choisi de vous proposer ce clip. Parce qu'il m'arrive de ne pas chanter pour ne rien dire, tout autant que cette jeune chanteuse.
Car figurez-vous que oui, je crois que cette petite jeune fille de 15 ans a quelque chose à dire, au-delà des paroles pas ultra profondes et de sa jolie petite voix d'encore très jeune artiste formatée par une grosse boîte à musique.
Analysons rapidement : une jeune fille, mignonne comme tout, bien fringuée, se baladant dans le 15e arrondissement de Paris, ce qui laisse supposer qu'elle n'est pas trop misérable. Tout pour plaire, tout pour être heureuse, non ? Sauf que non. Ses paroles et son visage témoignent que non. Et pourquoi ? Parce qu'elle ne croit plus en l'amour (je résume, hein, mais je ne crois pas être loin de ce qu'elle exprime : "Est ce que toi aussi / Tu croyais que l'amour / Ça durait toute la vie / Que c'était pour toujours", ce n'est pas moi qui l'invente. Et ce n'est qu'un extrait, relisez donc, ne serait-ce que le refrain !).
Forcément, tu l'as vue, comme moi (enfin, tu l'aurais vue, si le clip que j'avais proposé à l'époque où j'ai écrit cet article n'avait pas disparu mystérieusement d'Internet... je l'ai remplacé, mais la phrase qui suit n'a plus grand sens avec le clip actuel), en 3:42, passer dans les bras (et dans le lit ; même en rêve, c'est significatif, non ?) de trois types qu'on voit quelque instants après avec une autre fille. L'amour, elle peut ne plus y croire, puisqu'elle a été déçue trois fois (et que, d'ailleurs, elle a peut-être elle-même déçu trois fois)...
Je reviens d'une chouette retraite avec des jeunes de son âge. Combien en ai-je récupérés en larmes à cause d'une histoire analogue ? Et comment devais-je réagir devant ces deux jeunes enlacés, s'embrassant à pleine bouche comme s'ils étaient sur une île déserte, alors que nous étions cinquante à moins de 7 mètres à la ronde, dans cette station-service sur le chemin du retour ? J'avoue, je n'ai rien dit, rien fait. J'avais juste passé une demie-heure, le matin même, à leur parler de leur vocation à se donner totalement à une personne, soit dans le mariage, soit dans le célibat consacré, et je sais que ça en a scotchés un certain nombre. Ils s'étaient connus à la retraite. 4 jours.
Et ce texto d'une jeune fille à peine plus âgée qu'eux, reçu hier soir : "Pas facile ces temps-ci, je ne suis plus avec Jean-Kévin depuis deux semaines". J'en fais quoi ? Que lui répondre ?
Et ces trois petites de même pas 10 ans, dans ma voiture, l'autre jour, discutant comme si je n'étais pas là : "Et toi, tu es amoureuse de qui ? - Bon, ça va, me dis-je in petto, quelle petite fille n'a pas posé la question ? Bon, c'est vrai, 9 ans, quand même... - Et figure-toi que Lucie-Cunégonde pleurait l'autre jour, parce que John-Alfred l'avait plaquée ! - Euh ? 9 ans, quand même !", me dis-je, toujours intérieurement. Et puis je me risque à poser la question : "Les filles, vous ne trouvez pas que vous êtes un peu jeunes pour ces petits jeux-là ? - Ben on a bien le droit d'être amoureux, non ? - Heu... si vous voulez, mais enfin, vous êtes juste 10 ans trop jeunes pour ce dont vous parlez ! - Eh oh, t'es pas mon père, hein ! - ????!!!!! Non, et alors ? ça ne m'empêche pas de penser que vous êtes bien jeunes. - Eh ben, d'toute manière, ma mère, elle m'a jamais rien dit ! Alors t'as rien à me dire ! - Mouais. J'crois bien qu'si, répondis-je à voix basse... complètement désarçonné. MAIS... PURÉE, 9 ANS, QUAND MÊME ! Je suis le seul à trouver ça étonnant ? Anormal, même ?
Comment leur dire ?... Que leur dire, d'ailleurs ?
Ai-je seulement le droit d'avoir moi aussi le cœur brisé de voir les leurs, à 15 ans, en mille morceaux ? Ai-je seulement le droit de souffrir avec ceux qui, à 25 ans, ne trouvent pas "l'âme sœur" après s'être donnés à l'essai vingt fois ? Ai-je seulement le droit de pleurer avec les quarantenaires abandonnés par leur époux ou leur épouse sur le bord du chemin, et avec leurs enfants ? Ai-je seulement le droit d'écouter ? Ai-je seulement le droit de les regarder se bousiller le cœur, l'âme et le corps, pour les accompagner ensuite sur un long chemin de guérison ? Et encore, combien voudront l'emprunter, ce chemin ? Et combien le quitteront en route, parce que c'est trop long, trop dur ?
Comment leur dire ? Comprenez-vous ce qui me tenaille ? Pourquoi ai-je l'impression d'être le seul à voir tout cela ?
Alors, peut-être que cette musique vaut ce qu'elle vaut, c'est-à-dire pas grand-chose. Peut-être que ces paroles sont tristement pas poétiques. Peut-être que cette petite jeune fille est superficielle, ou pas. En fait, elle ne l'est pas ; ça n'existe pas, une jeune fille de 15 ans superficielle (et si vous croyez que ça existe, posez-vous des questions sur votre jugement, sans doute bien superficiel, lui). Peut-être que ce sont juste des amourettes de 15 ans, sauf qu'elles sont super importantes pour eux, leurs amours de 15 ans !
Mais moi, je l'entends, cette musique, je les accueille, ces paroles, et je me demande simplement, avec une certaine angoisse : comment leur dire ?
Commentaires
Je pense comme toi... Dans quelle société vit-on ? Je repense à la série (à la c..) Clem, diffusée par TF1 récemment. ( http://www.tf1.fr/clem/ pour se faire une petite idée). Il me semble avoir vu des commentaires de gamines de 10 ans... Ben je n'aurais pas aimé que ma fille voie ça (elle est loin des 10 ans mais bon )
Je crois que pour les parents, il faut éduquer à l'amour vrai le plus tôt possible. Par l'exemple bien sûr, mais aussi en sachant en parler dès le plus jeune âge (de façon adaptée évidemment).
Ma marraine m'avait donné au milieu de mon adolescence les excellents livres du Père Daniel-Ange : ton corps fait pour l'amour, ton corps fait pour la vie. Il y a aussi la brochure "pour réussir ta vie sentimentale et sexuelle", que je trouve bien faite (Père Jean-Benoît Casterman).
Enfin, l'Abbé Grosjean, du diocèse de Versailles, se déplace un peu partout en France pour donner des conférences à destination des lycéens pour leur parler d'amour vrai...
Mais les premiers éducateurs à l'amour vrai, ce sont les parents...
Non ! Non, tu n'es pas seul. Et heureusement que tu n'es pas seul à voir cela.
Au bureau, dans ma paroisse, dans mes amis, il y en a des coeurs brisés, de tous âges.
Comment leur dire ? Quoi leur dire avant et puis...lorsque cela arrive et qu'il va falloir les accompagner sur cette fameuse "courbe de deuil" (celle des abandonnés)...Parce que surtout, même si cela fait mal, il va falloir qu'il l'a fasse leur "courbe de deuil" pour repartir.
Ce n'est jamais les bons mots, jamais au bon moment. Ou alors c'est que le Seigneur oeuvre.
Je pense que le principal est d'être là, de pouvoir écouter ...et prier.
Oui, ça fait mal. Ca fait d'autant plus mal quand on s'est "fait avoir", qu'on se rend compte du nombre d'années que ça peut gâcher, avant de décider de tout donner. Mais pas n'importe comment.
C'est facile de tout détruire. Et beaucoup plus long de reconstruire. Et pour reconstruire, il faut des amis, des écoutants, des guides. Des vrais, qui écoutent, prient et parlent vrai. Comme toi, Zoé, Pierre-Hervé (Grosjean) et tant d'autres...
Je n'avais pas la chance de connaître ce grand moment de culture musicale, merci d'avoir comblé mon ignorance
Trêve de plaisanterie, cette question je me la pose fréquemment, depuis que j'ai eu à encadrer des adolescentes, ou depuis que je suis devenue la "jeune tante" d'une ado de 14 ans! Mais finalement, quel que soit l'âge, nous y sommes confrontés, si ce n'est pour nous même, c'est pour notre entourage.
Ma petite expérience m'a enseigné que l'exemplarité et l'amour donné sont les meilleurs moyens d'aider les autres à grandir dans l'amour. Et bien sûr, la prière!
La version 50 me plaît ainsin! Sujet toujours très délicat à aborder et pourtant si important! Parce que oui, ça fait mal de voir des ami(e)s blessées par des histoire comme ça, parce qu'on ne sait quoi leur dire, on aimerait les consoler sans remuer le couteau de la plaie, on aimerait leur faire penser à autre chose sans pour autant faire comme si on s'en fichait, on aimerait leur faire comprendre, on aimerait mais c'est si dur de trouver les mots justes!!! On aimerait qu'ils, qu'elles aiment en vérité. On aimerait qu'il soient heureux, voila tout.
Décidément, j'aime beaucoup ce blog =) Je partage!
Ce n'est pas évident dans notre société de faire passe le message : se donner tout entier à une seule personne... on a tellement l'habitude de tester, jeter. Savoir attendre alors qu'on est toujours tellement pressé...
En vagabondant au gré d'Internet, j'ai fini par tomber là- dessus:
http://madame.lefigaro.fr/feminin/p...
C'est assez terrifiant, et calqué exactement sur l'esprit de cet article.
@Taloche : oui, c'est assez terrifiant.
Mais je me demande ce que vous voulez dire quand vous écrivez : "C'est assez terrifiant, et calqué exactement sur l'esprit de cet article." De quel article parlez-vous ? Du mien ? À ce moment-là, oui, c'est calqué exactement sur l'esprit de mon article... mais totalement à l'envers.
Pourriez-vous éclaircir ce point ? J'ai peur soudain d'avoir été lu complètement à contre-sens...
Non non, j'ai bien compris l'article, je me suis juste hyper mal exprimée. Fatigue des nuits d'Adoration ( on va dire ça comme ça )
Ah ouais quand même. Je connaissais cette chanson et elle me faisait rire, je me disais "encore une gamine qui veut nous apprendre la vie alors qu'elle a 15 ans, et en plus sur des paroles d'une profondeur abyssale..." et en fait vu comme écrit dans ton article, c'est peut-être pas si débile que ça, à méditer !
Franchement, ça te faisait "RIRE" ???
Moi, ça m'angoisse terriblement des trucs pareils, et sur tous les plans : musical, pédagogique, commercial, philosophique, spirituel, civilisationnel (n'ayons pas peur des gros mots). Je ne sais faire preuve d'AUCUN second degré face à ça.
Désolé d'en remettre une couche sur le sujet, mais je trouve ça PIRE qu'un "Piss-Christ".
(Je pourrais développer).
@PMalo : Développe, ça nous intéresse ! Et je suis sérieux...
Une seule petite objection : j'ai réussi à éviter le sujet évoqué dans ta dernière ligne ici, et je refuse obstinément de me mettre à en parler ici. Merci
Bon, je me suis un peu emporté, en disant que c'était PIRE. A froid, là maintenant, je sais plus trop...
Encore que, je crois que ça me revient. Attention, ça pourrait faire un LONG commentaire...
Mais de toute manière, comment pourrais-je sérieusement développer un sujet que tu refuses catégoriquement (et c'est tout à ton honneur) d'évoquer ?
Je crois que oui, on est pas mal à se poser la question.
Après, pour tes petites filles de 9 ans, ça dépend ce qu'elles appellent "sortir avec un mec" et dans quelle mesure cela les engage vraiment... mais je pense que tu as eu raison de leur dire, même (et surtout) parce que la maman ne leur a rien dit, et même si elles t'ont renvoyé sur les roses, pour ne pas dire autre chose. Parce que justement, peut-être qu'elles ne veulent pas en parler chez elles. Ou peut-être que les parents veulent qu'elles testent la vie par elles-même. Mais je pense qu'il y a besoin que l'on dise et répète ce message du don de soi, du respect de soi et des autres, d'engagement et compagnie. Parce que c'est important. Parce qu'il n'y en a pas beaucoup qui le font. Parce qu'elles ont le droit d'avoir toutes les cartes et toutes les règles du jeu en main. Ne pas juger, toujours être là pour accompagner, soutenir, réconforter, mais témoigner, par sa vie, ses actes, ses paroles. Au minimum quand on nous pose des questions, ou quand on sent que quelqu'un est en recherche, hésite, n'est pas bien ou joue vraiment trop avec le feu. Oser dire ce que l'on pense, au moment où on le pense. Et tant pis si cela fait rabat-joie ! Et qu'importe après tout. Je reste convaincue que si l'on explique nos motivations, ce que l'on dit et surtout pourquoi on le dit, le message passera. Faire de la morale moralisante moralisatrice, bien sûr, ça coince, mais si ce message est dit par amitié, parce que l'on s'inquiète, cela se sentira. Et les gens s'en souviendront. C'est ce que j'ai cru constater... en tout cas, je l'espère TRES fort.
Je n'arrive pas à m'enlever de la tête cette histoire d'une amie, en 6ème (11 ans !!!!!!) qui s'est fait draguer l'année entière par un 3ème et qui a fini par coucher avec lui le dernier jour. Genre un peu rite initiatique : "je suis adulte", "passage obligatoire pour qui veut devenir femme". Elle s'est fait larguer le lendemain. Et je ne peux repenser à cette histoire sans avoir un goût amer dans la bouche et me dire que, somme toute, elle a peut-être grandi d'un coup (mais ça je ne le saurai jamais), mais qu'elle s'est surtout scratchée la première sur un mur de la vie. Personne n'a rien dit, sur le moment. Y en avait plein qui l'admiraient, l'enviaient, la poussaient même. Mais quand je vois le résultat et son regret... Tout, tout sauf ce gâchis et cette souffrance qui aurait pu être évitée !
@ PMalo : ce serait surtout sur ta première partie que ça m'intéresserait que tu développes ;)
@ Anne-Priscille : surtout, fonder la morale en raison. Autrement, elle n'a aucun sens.
Votre histoire est malheureuse, et j'espère relativement rare à cet âge-là... Ceci dit, il n'y a pas d'âge pour que ce soit malheureux ; la précocité rend la chose pire parce que c'est au moment de la construction de la personnalité qu'on la détruit.
Non, pas d'âge pour que la manipulation fasse du mal. Mais il nous faut, là aussi, protéger les plus faibles. Et les plus faibles, ce sont les ados, justement parce qu'ils sont ados, que cet âge de construction fait qu'on se sent à la fois invincible et terriblement vulnérable, avec un besoin de "prouver"... quoi, je ne sais pas trop finalement, mais...
Je ne sais pas, peut-être que les rites d'initiation qui pouvaient exister dans des temps passés permettaient de faire "en sécurité" un passage à la vie adulte, autre que celui là... Pour laisser le plus intime préservé. En attendant d'être un peu plus sûr de soi.
"Passage à la vie adulte". Voilà. Toute la question est : qu'est-ce qu'un enfant ? qu'est-ce qu'un adulte ? qu'est-ce qu'un adolescent ?
Finalement, la question ici est bien celle de la nature de l'être humain, et, partant, de son origine et de sa fin (dans les deux sens du terme). Peut-être un futur article...
Si futur article il y a, il m'intéresse.
2ème § de Tigreek du 17/4, et 3ème § de Vianney du 28/4 : je signe des 2 mains ce que vous avez écrit là, avec gravité. Quand vous écoutez vraiment l'expérience d'autrui, en profondeur, je suis surtout émerveillée par la manière dont Dieu fait route avec chacun, chacune dans ce domaine si sensible de la vie affective et sexuelle,et comment, même si le chemin est long, la personnalité se reconstruit et vit un chemin de Pâques. J'attire pour ma part l'attention sur la responsabilité collective dans les souffrances liées aux errances en ce domaine : s'interroger sur les ressorts de ce désir de faire de l'autre un objet, de la fascination de la transgression des limites qui marque profondément l'adolescence (les conduites à risque) : je dirais pour ma part : notre société éduque-t-elle au respect de l'autre et de soi, notre Eglise sait-elle trouver les mots, les disponibilités (savoir donner du temps à l'écoute par ex , au dialogue qui est un chemin de reconstruction pour tant et tant de personnes blessées) pour dire que ce respect est aussi lié au respect de Dieu (à la fois son respect pour nous comme personne et notre réponse vers Lui que nous ne pourrons jamais identifier à nos attentes, si belles soient-elles, Dieu est toujours l'Au-delà, et en même temps le Tout-Proche qui dit au malade "Que veux-tu que je fasse pour toi ? Quel est ton désir le plus profond ?" Pour moi, l'Eglise (=nous) doit aider à déblayer ce chemin vers le désir le plus profond, car on y trouvera alors la source vive de la rencontre de l'Autre comme source d'accomplissement...mais nous sommes là peut-être déjà dans la pastorale du mariage comme sacrement de l'amour et du don. Et en même temps, n'importe quel pasteur sait que cet idéal est toujours à accueillir comme une grâce au fil des jours, la fidélité à la parole donnée est toujours pour moi une grâce de l'Esprit, elle est au-delà de nos forces humaines. Voilà, c'est ce que j'avais sur le coeur en vous lisant ce soir.
Je relis mon commentaire et d'un coup il prend encore plus de sens quelques mois plus tard. La question était "comment leur dire ?" La réponse est : dites leur que vous priez pour eux, eux les abandonnés, ceux qui un jour se retrouvent "seuls". Prier pour qu'ils ne se sentent pas seuls. Prier pour qu'ils sachent, parce que souvent eux mêmes n'y arrivent plus, que des prières montent vers Lui et que Lui seul peut être leur appui véritable aux jours sombres. Leur dire, leur redire, car la douleur efface vite, trop vite, la mémoire. Oui prier.
"On n'est pas chrétien tout seul". Et peut-être que c'est à ces moments-là que ça se vit le plus intensément.