Mon Dieu, je ne t'aime pas.
Mon Dieu, je te déteste.
Mon Dieu, tu me déranges.
Mon Dieu, l'idée même de prier me dégoûte.
Mon Dieu, la vision de cette Bible sur ma table basse me donne envie de la jeter par la fenêtre, loin de moi.
Mon Dieu, ce crucifix au mur, je n'ose même plus le regarder tellement il me fait peur.
Mon Dieu, entrer dans une église est pour moi un supplice que je ne souhaite pas à mon pire ennemi.
Mon Dieu, assister à la messe (il paraît qu'on y participe... ah bon ?) est un pensum insupportable.

Mon Dieu, cette vie me fait braire.
Mon Dieu, je ne m'aime plus.
Mon Dieu, je me déteste.
Mon Dieu, je me dégoûte.

Mon Dieu, je crois que tu m'aimes.
Mon Dieu, je crois que cette prière te plaît.
Mon Dieu, viens me sauver !

Mon ami, tu as peut-être un enfant. Tu en connais sans doute. Ton ami, ton frère en a sans doute.
Cet enfant est sans doute déjà venu te voir, les sourcils froncés, la bouche pleureuse, les yeux baissés, les poings fermés, les pieds traînants.
Cet enfant t'a alors dit, en regardant là-bas, loin derrière toi : "JE TE DÉTESTE !"
Et toi, tu t'es penché vers lui, tu t'es accroupi devant lui, tu l'as regardé droit dans les yeux, et tu lui as demandé pourquoi. "JE TE DÉTESTE !", répéta-t-il. Peut-être même as-tu pu voir les larmes dans ses yeux. Et tu ne l'as pas cru, évidemment. Au bout de quelques instants, il t'a dit : "Je te déteste, parce que tu t'en vas et que je veux que tu restes avec moi", ou bien : "Je te déteste, parce que je n'arrive pas à t'aimer assez et que j'ai peur que tu te détournes de moi"...
Alors tu l'as pris dans tes bras, tu l'as serré bien fort, et tu l'as rassuré. Tu l'as consolé.

Mon ami, mon frère, le Bon Dieu fait pareil avec toi : il ne te croit pas quand tu lui dis que tu le détestes. Il sait déjà pourquoi. Il te prend dans ses bras et te console.
Tu as le choix : te laisseras-tu faire ? Ou bien persisteras-tu à penser que tu le détestes ?