Prière scoute
Par P. Vianney le jeudi 17 février 2011, 20:00 - Cogitation - Lien permanent
Seigneur Jésus, apprenez-nous
à être généreux
à vous servir comme vous le méritez
à donner sans compter
à combattre sans souci des blessures
à travailler sans chercher le repos
à nous dépenser sans attendre d'autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre sainte volonté.
Cette prière a été composée par saint Ignace de Loyola, et l'on reconnaît là son style volontaire, presque guerrier, qui sied si bien à de jeunes garçons en soif d'un idéal qui les aide à grandir droits dans leurs bottes, sachant à la fois ce qu'ils veulent et que ce qu'ils veulent ne leur est accessible que s'il leur est donné, par pure grâce.
Cette prière, on la connaît depuis très longtemps, on l'a moult fois chantée, plus ou moins de tout son cœur, plus ou moins en tremblant qu'un jour le Seigneur Jésus, invoqué en début de prière, n'exauce notre prière.
Et on la redit ou la chante souvent, à voix basse ou à voix haute, tout seul ou avec d'autres scouts. Plus ou moins de tout son cœur, mais on essaie de l'y mettre. Plus ou moins en tremblant parce que l'on sait très bien qu'on est loin de l'idéal qu'elle présente, et que cet idéal coûte cher : en fait, il coûte la vie.
Cette vie que, pour être pleinement adulte, pleinement homme, on doit apprendre (du Seigneur Jésus) chaque jour à donner, quelle que soit notre vocation. Cette vie que, un jour ou l'autre, on a donnée et, un jour ou l'autre, on donnera dans un engagement... à vie. Cette vie que, un jour ou l'autre peut-être, on donnera une fois pour toutes, si le Seigneur Jésus le veut et nous en donne la grâce : « ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne » (Jn 10,18, repris dans un chant liturgique).
Avec, souvent, pour seule récompense, celle de savoir que nous faisons la volonté du seul Saint, parce que c'est dans la nuit. La nuit de notre péché. La nuit de notre foi.
Cette foi qui nous permet de toujours croire que cet idéal, cette folie, nous est donné en même temps qu'il nous est impossible. Qu'on ne peut le mériter, mais que ce mérite peut nous être donné dans la mesure où nous entrons dans ce combat du Christ victorieux, que nous attendons la victoire de lui et qu'il nous la donne s'il le veut. Et qu'il le veut ! Alors, quelle joie, finalement ! Dans l'espérance et la charité, le combat de la foi continue.
Commentaires
C'est un joli programme
En plus court, et que je dois potasser pour dimanche : "Soyez donc parfaits, comme votre Père dans les cieux est parfait !" (Mt 5, 48)... (Tu prêches dimanche ? Ton homélie m'a manqué dimanche dernier...)
Je prêche trois fois ce week-end, dans deux des paroisses qui m'ont accueilli quand j'étais séminariste. Émouvant ! Je tâcherai de mettre en ligne cette homélie, même si, pour le moment, elle n'est pas encore commencée d'écrire.
En revanche, dimanche dernier, je n'ai pas prêché, étant en camp avec des scouts et étant allé à la messe dans une paroisse que je ne connaissais point. Le (très) vieux prêtre a d'ailleurs prêché admirablement, j'en ai été très ému.
"plus ou moins en tremblant"... c'est tout à fait ça ! Et en même temps on sent bien, à chaque fois qu'on la dit, que c'est un bel idéal...
Pour avoir revu le film Mission il y a peu, c'est plus ou moins la promesse que fait R. de Niro au moment où il entre dans la Compagnie de Jésus ; quant on connaît la fin du film, ça marque, et ton commentaire y fait écho, en parlant du fait de donner sa vie... mais après tout, c'est ça, être pleinement chrétien ; et ce n'est pas comme si l'Evangile ne nous prévenait pas !
Merci donc, pour ce billet qui remue des souvenirs !
Juste un mot :
merci...
Merci pour cette si belle prière et je ne me lasse pas de la relire ... Si beau programme !