32ème dimanche TO - Année C
Par P. Vianney le dimanche 7 novembre 2010, 17:00 - Homélies - Lien permanent
Désolé, je n'ai pas prêché ce week-end, ne pouvant pas être présent à la messe où il était prévu que je prêche. Le sachant à l'avance, je n'ai donc pas préparé d'homélie, et je ne pousse pas la vertu à en écrire une juste pour vous, même si je vous aime beaucoup !
Je vous donne donc les textes du jour, si cela peut vous être utile, et, pour ne pas vous laisser complètement abandonnés, je mets deux-trois éléments que j'aurais abordés si j'avais écrit et dit quelque chose...
Lectures du jour :
Première lecture : 2M 7, 1-2.9-14 ;
Psaume 16, 1.3ab, 5-6, 8.15 ;
Deuxième lecture : 2Th 2, 16-17; 3, 1-5 ;
Évangile : Lc 20, 27-38.
Quelques éléments tout de même :
- Dans la première lecture, premier témoignage (sens du mot martyre en grec !), et quel témoignage ! de la foi en la résurrection en Israël. Cette foi en la résurrection qui pousse de jeunes gens (il y aussi, dans les livres des Martyrs d'Israël, le témoignage d'Anciens qui est très beau) à renoncer à la vie et à accepter la souffrance, passagères toutes les deux, pour recevoir ce qui est éternel : la résurrection et la vie avec Dieu.
En renonçant à ce qui pourrait les séparer de Dieu, y compris l'amour de leur corps et de leur bien-être, ils nous montrent le chemin, peut-être plus ordinaire, du détachement des choses qui passent pour nous attacher, dès maintenant, à ce qui ne passe pas : l'amitié de Dieu et la vie avec lui. "Il est fidèle, le Seigneur", nous rappelle Paul : il nous a donné la vie, ce n'est pas pour la reprendre, mais pour que nous la lui remettions et la recevions encore et toujours de lui. - De l'Évangile, vous avez certainement déjà reçu de doctes enseignements sur la foi en la résurrection, tout ça.
J'attire juste votre attention sur le fait que ce texte, et surtout son parallèle en Mt 22,23-33, présentent une chose sur le mariage qu'on oublie souvent : le mariage a comme durée la vie des deux époux ensemble, comme sacrement de l'amour du Christ pour son Église et comme chemin de sanctification des époux, l'un par l'autre, l'un pour l'autre. Au Ciel, le mariage n'existera plus, parce que le mariage passe par le corps (théologie du corps, langage des corps, tout ça). Cela ne veut pas dire que les époux ne s'aimeront plus, mais cela s'exprimera d'une manière radicalement différente, dont nous n'avons d'ailleurs pas idée... "comme des anges", bon, moi je veux bien, mais ça reste une analogie : les anges n'ont pas de corps !
Cela permet aussi de parler du célibat pour le Royaume de Dieu, et c'est bien normal : mariage et célibat sont les deux grandes vocations dans lesquelles l'homme et la femme sont appelées à donner leur vie. Celui (ou celle) qui, par amour de Jésus, renonce au mariage pour lui donner totalement sa vie, et donc son corps, anticipe en quelque sorte la vie dans le Royaume de Dieu. D'une certaine manière, il apprend déjà à aimer "comme les anges", comme tous nous aimeront Dieu et nos proches après la résurrection, et il témoigne déjà par là que Dieu peut combler, dès ici-bas, la capacité d'un homme ou d'une femme à être aimé pleinement et à aimer totalement.
Commentaires
Ca m'apprendra à abandonner toute tentative de compréhension en me disant "Pas grave, tu liras celle de Vianney demain !"... ^^
Appeler des enfants préparant leur première communion à être des martyrs du quotidien, en leur racontant la chance qu'ils ont de profiter de ce sacrement, pendant que d'autres comme eux se font massacrer pour leur foi à Bagdad... C'est fort de café. C'est ce qu'a fait le jeune vicaire hier (enfin, jeune comme nous quoi ).
J'espère de tout coeur que ces mômes comprendront l'Appel qui leur est offert, qu'ils se rendent compte de la chance qu'ils ont de recevoir ce sacrement, de pouvoir vivre sans crainte leur rencontre avec ce Dieu qu'ils confesseront peut-être plus tard... L'homélie a résonné durement à mes oreilles, moi qui suis en marge de cette formidable présence... Si près, si loin.