4 novembre : Saint Charles Borromée
Par P. Vianney le jeudi 4 novembre 2010, 14:06 - Citations - Lien permanent
L'office des lectures est l'un des cinq offices quotidiens priés, si possible en communauté, par les diacres et prêtres catholiques romains. L'office des lectures est composé d'une hymne suivie de trois psaumes, d'une lecture de la Bible et d'une lecture issue de la Tradition de l'Église (un Père de l'Église, ou un saint particulier...). C'est cette dernière que je vous propose aujourd'hui dans son intégralité, tellement elle est éclairante pour moi.
Qui est saint Charles Borromée ? Voici comment il est présenté au bréviaire :
"Charles Borromée (1538-1584), archevêque de Milan, réalisa en sa personne le modèle de l'évêque proposé par le Concile de Trente. Il travailla à réformer le clergé, en tenant des synodes et en fondant des séminaires. Il voulut restaurer les mœurs chrétiennes dans le peuple par ses visites pastorales, donnant à tous l'exemple d'une vie authentiquement fidèle à l'Évangile."
Homélie de saint Charles Borromée prononcée à son dernier synode.
Nous sommes tous faibles, je le reconnais, mais le Seigneur Dieu nous a donné des moyens où nous pouvons facilement trouver du secours si nous le voulons. Voici un prêtre qui voudrait mener la vie irréprochable à laquelle il se sait obligé, qui voudrait être chaste et avoir la conduite digne des anges qui lui convient ; mais il ne décide pas d'employer les moyens voulus : le jeûne, la prière, la fuite des relations mauvaises, des familiarités nuisibles et dangereuses.
Cet autre, lorsqu'il entre au chœur pour la psalmodie ou lorsqu'il va célébrer la messe, se plaint de ce que mille pensées se présentent aussitôt à son esprit et le distraient de Dieu. Mais avant d'aller au chœur ou de célébrer la messe, qu'a-t-il fait à la sacristie, comment s'est-il préparé, quels moyens a-t-il pris pour maîtriser son attention ?
Veux-tu que je t'enseigne comment progresser sans cesse de vertu en vertu et, si déjà tu étais attentif au chœur, comment tu pourras l'être davantage une autre fois pour que tes hommages plaisent à Dieu encore plus ? Écoute-moi bien. Si un petit feu d'amour divin est déjà allumé en toi, ne le montre pas tout de suite, ne l'expose pas au vent ; garde fermée la porte du four, pour ne pas laisser perdre la chaleur. Cela veut dire : fuis, autant que possible, les distractions, demeure recueilli en Dieu, évite les conversations frivoles.
Tu as la charge de la prédication et de renseignement ? Étudie, applique-toi à tout ce qui est nécessaire pour bien exercer cette charge. Soucie-toi d'abord de prêcher par ta vie et tes mœurs ; évite qu'en te voyant dire une chose et en faire une autre, les gens ne se moquent de tes paroles en hochant la tête.
Tu as charge d'âmes ? Ce n'est pas une raison pour négliger la charge de toi-même et pour te donner si généreusement aux autres qu'il ne reste plus rien de toi-même pour toi. Car tu dois te souvenir des âmes dont tu es le supérieur, mais sans t'oublier toi-même.
Comprenez, mes frères, que rien n'est aussi nécessaire, pour des hommes d'Église, que l'oraison mentale qui doit précéder toutes nos actions, les accompagner et les suivre. Je chanterai, dit le Prophète, et je serai attentif. Si tu administres les sacrements, mon frère, pense à ce que tu fais ; si tu célèbres la messe, pense à ce que tu offres ; si tu psalmodies au chœur, réfléchis à qui tu parles et à ce que tu dis ; si tu diriges les âmes, songe au sang qui les a lavées ; ainsi faites tout avec amour. C'est ainsi que nous pourrons vaincre facilement les innombrables difficultés que nous rencontrons nécessairement chaque jour, du fait de notre position. C'est ainsi que nous aurons la force d'engendrer le Christ en nous et chez les autres.
Commentaires
Comme tu le dis : c'est éclairant ! Et joliment dit, en plus
Bon, ce soir, je vais garder fermée la porte du four, et alimenter mon petit feu pour essayer de le faire grandir avec la présence de Jésus, à défaut de communion...
Programme superbe, pratique, réaliste, encourageant ...
et garant de fécondité apostolique !
Bonne route à nous tous
Mon cher mari me demandait justement il y a quelques jours si les prêtres (diacres, séminaristes) ne devaient pas avoir une vie de prière "monacale"... Que puis-je lui répondre de ta part ?
Qu'un prêtre n'est pas un moine, mais qu'il prie l'office chaque jour, presque comme un moine. Ça répond à la question ?
C'est un peu court, jeune homme ^^ (jeune abbé pardon ^^) quel(s) office(s) récites-tu si ce n'est pas indiscret ?
Personnellement, je n'aime pas le verbe "réciter" : je récite une poésie, mais j'essaie de prier un psaume plutôt que de le réciter, même s'il m'arrive malheureusement trop souvent de réciter...
Je dis les offices de laudes, du milieu du jour, des vêpres, des lectures et des complies. Les moines, eux, chantent les offices de matines (équivalent des lectures), de laudes, de tierce, de none, de sexte, de vêpres et de complies. Outre le fait qu'ils ont sept offices et non cinq (nous ne disons que tierce, sexte ou none), ils sont beaucoup plus développés et longs. Notre bréviaire est réparti sur quatre semaines, le leur sur une seule.
C'est mieux, comme ça ?
Oui, c'est mieux... Merci
Une dernière question de vocabulaire : le bréviaire dont tu parles correspond-il à la liturgie des heures ? Ou cette dernière expression a-t-elle un sens plus large / plus restreint ?
Oui, le bréviaire correspond à la liturgie des heures. En fait, on l'appelle "bréviaire" parce que c'est un office plus bref que la liturgie des heures développée par les moines.
Merci !